السبت، 20 فبراير 2010

Stress : 47% des entreprises classées en rouge


Mots clés : Stress, Plan D'action, Suicide, FRANCE, Xavier Darcos, Picard Surgelés,GSK, Labeyrie

Par Marie Bartnik

18/02/2010 | Mise à jour : 14:07 Réactions (97)
Crédits photo : Le Figaro Magazine

Le ministère du Travail a dévoilé aujourd'hui les bons et mauvais élèves en matière de lutte contre le stress au travail. Picard Surgelés et Labeyrie sont notamment pointés du doigt.

Le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline, Picard Surgelés, Labeyrie, C&A France,… ont pour point commun de figurer parmi les entreprises de plus de 1.000 salariés pointées du doigt jeudi par le gouvernement. Pour donner un coup de pouce à la lutte contre les risques psycho-sociaux dans l'entreprise, le ministère du Travail a en effet entrepris de classer les entreprises en fonction de l'effort fourni dans la prévention du stress au travail. Objectif : agiter le chiffon rouge de la sanction par l'image, en brocardant les négligentes ou les fautives sur son site internet.

Après l'émoi suscité par les suicides chez France Télécom durant l'été 2009, Xavier Darcos avait donné aux entreprises jusqu'au 1er février pour se couvrir d'un accord de branche, ou déterminer un plan d'action en la matière. C'est sur la base de ces documents que le ministère a effectué son classement des 1.500 entreprises concernées : celles qui ont signé un accord ont été gratifiées d'un feu vert, celles qui ont seulement entrepris de négocier, d'un feu orange, enfin, celles qui n'ont rien entamé, d'un feu rouge.

SFR, en orange in extremis

Selon le classement complet publié sur le site internet du ministère, seules 900 entreprises sur les 1.500 visées ont répondu à l'appel du gouvernement. Parmi elles, 33% sont classées en vert (dont PSA Peugeot Citroën, Thales, GDF Suez, Rhodia ou Sodexo), et plus d'une sur deux, comme France Télécom, Décathlon, Sony ou Maaf, figurent en orange. Initialement affublée d'un feu rouge, SFR, filiale du groupe Vivendi, a remis in extremis au ministère du Travail les documents demandés, afin de se voir promue au stade orange. Restent 12% des entreprises, qui ont répondu négativement au questionnaire ou n'ont apporté aucun élément permettant de constater un engagement dans la lutte contre le stress. Au total, en ajoutant les 600 entreprises qui n'ont même pas répondu, ce sont 47,2% des entreprises de plus de 1.000 salariés qui n'ont pas entamé de réflexion sur le stress au travail. «Le plus souvent, ces entreprises assument» explique Xavier Darcos dans une interview à Paris Match. Cette liste, qui restera publique, sera actualisée chaque mois. «Je suis persuadé que la transparence suffira, qu'il serait inutile de créer une taxe», a précisé le ministre.

Mais au-delà de cette stigmatisation des entreprises les moins actives dans la lutte contre le stress, qui agit effectivement comme un levier puissant, se pose la question de l'efficacité des plans d'action déposés. Pas dupe, l'Association nationale des Directeurs de Ressources Humaines relevait au début du mois que certains plans pourraient finalement s'avérer des coquilles vides. «Les entreprises feront surtout des effets d'annonce pour répondre au ministère. Ensuite, certaines auront des difficultés à mettre en pratique leurs actions, car il faut du temps» estimait ainsi Jean-Ange Allican.

LIRE AUSSI :

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» Dix solutions contre le stress au travail

الأربعاء، 17 فبراير 2010

Violence scolaire : des causes multiples




Bien sûr, les enseignants de Vitry-sur-Seine qui font valoir leur droit de retrait ont leurs raisons : 11 surveillants pour 1 500 élèves, 1 pour 136 (un surveillant face à douze équipes de football, et qui ne respectent pas l'arbitre), c'est dérisoire. Mais le problème ne relève pas de la seule responsabilité de l'actuel gouvernement : en 2002, le Forum des associations de résistance pour l'école affirmait que «le ratio de personnel de surveillance dans les collèges et lycées est passé de 1 surveillant pour 125 élèves en 1962 à 1 surveillant pour 300 élèves aujourd'hui» ; soit beaucoup moins qu'à Vitry. Pour autant, augmenter le nombre de surveillants suffirait-il à supprimer, et même simplement à endiguer un phénomène de violence qui met en danger élèves et professeurs, et démoralise des personnels dont les conditions de travail sembleraient inacceptables à un salarié privé ? Cette violence scolaire a des causes trop profondes pour qu'une mesure mécanique puisse constituer une réponse - à moins de décupler le nombre de surveillants, ce dont personne, soyons honnêtes, n'est prêt à accepter le coût.

Les surveillants sont souvent recrutés parmi des jeunes gens trop proches, généalogiquement et sociologiquement, de ceux qu'ils encadrent, pour en être respectés. Mais surtout, leur efficacité dépend de l'organisation au sein de l'établissement, c'est-à-dire de la personnalité du proviseur ou du principal. Car c'est à ce dernier que revient de mettre en place des procédures qui empêcheront les allées et venues d'élèves hurlant dans les couloirs, ouvrant brusquement les portes des classes, et tous ces comportements qui chaque jour installent dans l'établissement une ambiance délétère. Mais si ce travail de recadrage incombe aux chefs d'établissement, l'institution dans son ensemble doit également assumer sa responsabilité dans une situation aujourd'hui intenable.

L'habitude de couvrir les petits événements, insultes, incivilités, pour ne pas ternir la réputation de l'établissement, le maintien dans le système d'élèves démotivés et devenus ingérables, le peu de soutien que reçoivent des professeurs, facilement soupçonnés de «problèmes de comportement» quand ils sévissent un peu trop souvent, la lassitude qui fait accepter l'inacceptable tant que ne s'est pas produit un incident grave… autant de phénomènes qui contribuent à dégrader le climat des collèges et lycées, et à fragiliser des professeurs dont le statut, l'autorité et la légitimité sont partout remis en cause. Car l'autre responsabilité majeure est celle de parents qui réclament la sécurité pour leurs enfants mais prennent systématiquement leur défense en cas de conseil de discipline (sans parler de ceux qui exercent eux-mêmes la violence sur les professeurs et chefs d'établissements). C'est la société dans son ensemble qui refuse à l'école d'être un lieu de transmission des savoirs présentés comme une chance pour les élèves et non plus comme un droit. Ce sont les parents qui échouent - et pas seulement dans les zones d'éducation prioritaire - à donner à leur enfant le respect du maître sans lequel il n'est pas de transmission possible.

Enfin, comment ne pas souligner que les professeurs eux-mêmes ont accueilli depuis des années les réformes qui érodaient peu à peu leur autorité au nom de l'école «lieu de vie» et du refus de «sanctuariser» la classe, d'en faire un lieu spécifique où la société, ses tensions et ses conflits ne devaient pas interférer sur l'enseignement. Nombre de professeurs, en partant du principe, dès le primaire, qu'on ne saurait forcer des élèves à demeurer silencieux et concentrés (durant cet horrible «cours magistral» honni des pédagogues modernes), ont pour ainsi dire scié la branche sur laquelle ils étaient assis.

السبت، 6 فبراير 2010

Enseignants dans la violence

# Auteur : Denis Jeffrey, Fu Sun
# Collection : Sociologie au coin de la rue
# 272 pages
# Mars 2006
Résumé :
Saviez-vous qu’un nombre élevé d’enseignants subissent régulièrement de la violence verbale ? Nous présentons ici les résultats les plus actuels sur la violence faite aux jeunes enseignants qui travaillent avec des adolescents. Nous avons notamment appris que les enseignants sont plus exposés à la violence que les enseignantes. Que 8 % des enseignants se sentent plus ou moins en sécurité dans l’école, alors que 2 % d’entre eux ne s’y sentent pas du tout en sécurité. Que 16 % des enseignants se sont absentés du travail, à cause de violence subie, pour une durée moyenne de 5 jours. Qu’environ 20 % des enseignants ressentent de l’insatisfaction dans leur présent milieu de travail. Que la violence que vivent les enseignants peut les amener à quitter leur profession s’ils ne se sentent pas soutenus par leurs collègues et la direction de leur établissement scolaire.

La violence faite aux enseignants n’est pas négligeable. Par ailleurs, le phénomène est trop complexe pour être réduit à quelques analyses sommaires. Il y a lieu, c’est également le propos de ce livre, de mieux comprendre cette violence afin de proposer des actions ciblées pour la prévenir.





Table des matières :
Remerciements
Faits saillants
Introduction

ÉTAT DES LIEUX
1.1 La rareté des recherches sur la violence vécue par les enseignants
1.1.1 Les enseignants seraient bien préparés à faire face à des situations de violence
1.1.2 L'inexpérience des jeunes et les mauvais enseignants
1.1.3 Les enseignants gardent le silence sur la violence qu'ils subissent
1.1.4 On distingue mal la violence contre les enseignants et l'indiscipline scolaire
1.2 Résultats des recherches actuelles sur la violence vécue par les enseignants
1.2.1 Pour le Québec
1.2.2 Pour le Canada
1.2.3 Pour la France
1.2.4 Pour la Belgique
1.2.5 Pour la Suisse
1.2.6 Pour les États-Unis
1.2.7 Pour l'Angleterre
1.2.8 Pour le Brésil
1.2.9 Ailleurs dans le monde

TRAVAILLER DANS LA VIOLENCE
2.1 Le tableau accablant de la violence
2.2 Sensibilité actuelle sur la violence en milieu scolaire
2.3 La « force institutionnelle » en milieu scolaire
2.4 La violence structurelle
2.5 La violence conjoncturelle

DÉMARCHE DE LA RECHERCHE
3.1 Particularités de la violence dans le travail des enseignants
3.2 Objectifs et retombées de la recherche
3.3 Description de l'échantillon
3.3.1 Données démographiques
3.3.2 Portrait professionnel des enseignants
3.3.3 Profil psychosociologique des enseignants

PRÉVALENCE DE LA VIOLENCE
4.1 Évaluation de la violence vécue par les jeunes enseignants
4.1.1 Les violences verbales
4.1.2 Les violences physiques
4.1.3 Violences sexuelles
4.1.4 Violences contre les biens
4.1.5 Lieux où surviennent les violences
4.2 L'événement violent le plus grave depuis l'embauche
4.3 Sécurité, santé et satisfaction au travail
4.3.1 La sécurité au travail
4.3.2 Les impacts psychologiques de la violence
4.3.3 Satisfaction au travail
4.4 Connaissance des élèves violents, de la violence et ses causes
4.5 Les soutiens
4.6 Formation et prévention

INDICATEURS DE VICTIMISATION ET DU DÉSIR DE QUITTER L'ENSEIGNEMENT
5.1 Les enseignants à risque
5.1.1 Dimension formation
5.1.2 Profil psychosocial des enseignants
5.1.2.1 Le sexe des victimes de violence
5.1.2.2 Âge et expérience
5.1.2.3 Image de soi comme professionnel
5.1.2.4 Ne veut pas rapporter un incident violent à la direction
5.1.2.5 Le sentiment de sécurité
5.1.2.6 La satisfaction au travail
5.1.2.7 Capacités relationnelles
5.1.2.8 Participation à des activités parascolaires
5.1.2.9 Réactions dans des situations difficiles
5.1.2.10 Profil de personnalité
5.1.3 Dimension institutionnelle
5.1.3.1 L'école
5.1.3.2 Le leadership de la direction
5.1.3.3 L'histoire professionnelle de l'enseignant
5.2 Les facteurs contribuant au désir de quitter ou de demeurer dans la profession
5.2.1 Facteurs contribuant au décrochage de la profession
5.2.2 Facteurs contribuant au désir de demeurer dans la profession
5.2.3 Analyse de régression logistique

CONCLUSION

QUESTIONNAIRE
Enquête sur les violences vécues par les enseignants du secondaire en insertion professionnelle

RÉFÉRENCES


© Tous droits réservés aux Presses de l'Université Laval
Biographie :
Denis Jeffrey
Denis Jeffrey est professeur d’éthique à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Jouissance du sacré, Rompre avec la vengeance : lecture de René Girard et, en collaboration, Enseigner et séduire, et Enseigner et punir. Il est aussi l’auteur de plusieurs articles portant sur les rituels, le deuil et la violence.
Fu Sun
Fu Sun est professionnel de recherche à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage.
Source :

الأحد، 24 يناير 2010





Dossier réalisé par Badreddine BEN HENDA



La famille éducative, comme on dit souvent, est-elle heureuse entre les murs de l’école ? Peut-on parler de bien-être dans nos établissements scolaires et universitaires ? Y travaille-t-on dans des conditions épanouissantes ? L’école n’est-elle pas plutôt devenue un espace de malaise aussi bien pour les éducateurs que pour leur jeune public ?

La confiance règne-t-elle entre les enseignants et les enseignés ? Les rapports qui prévalent à l’école entre l’administration et ses administrés favorisent-ils une ambiance saine et sereine ? L’absentéisme de plus en plus généralisé parmi les enseignants et les élèves ne constitue-t-il pas un indice révélateur du mal-être éprouvé par les uns et par les autres au sein de l’institution éducative ? Les courts et les longs congés scolaires ne sont-ils pas attendus avec une extrême fébrilité ? Ne reprend-on pas à contrecœur le chemin de l’école après chaque période de vacances ? Qui, aujourd’hui, du côté des élèves comme du côté des enseignants, ne s’ingénie pas pour prolonger la durée de « ses » arrêts de cours ?

Certains professeurs de l’Université se réjouissent aujourd’hui à l’annonce d’une grève d’étudiants et souhaitent que celle-ci dure le plus longtemps possible. Même les journées de débrayage décidées par les syndicats des enseignants sont désormais perçues comme des congés supplémentaires dont il faut profiter aussi pleinement que les jours chômés du calendrier officiel ! L’envie de travailler et le goût du travail bien fait sont-ils devenus les vertus les moins partagées dans nos établissements scolaires et universitaires ? C’est tout un dossier qu’il faut ouvrir pour comprendre les changements déplorables survenus dans notre rapport à l’école et pour tenter de remédier à une situation pas encore désespérée.

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Témoignage

Un tableau noir !

Sami Tahri, professeur d’arabe, dit pourquoi…

Le Temps : Avez-vous le sentiment d’être heureux dans votre métier et à l’intérieur de l’établissement où vous enseignez ?

Sami Tahri : Franchement, non ! Comment voulez-vous qu’ un professeur éprouve de nos jours un tel sentiment de bonheur alors qu’avant même d’atteindre son établissement, il appréhende déjà une série d’imprévus désagréables, un ensemble de mauvaises surprises dont par exemple, une agression quelconque, la mauvaise mine du directeur, la visite impromptue d’un inspecteur remonté contre tous ceux qu’il encadre ! Sans compter l’ambiance lugubre qui envahit le lycée, les murs sales et inesthétiques qui vous accueillent, les salles surchargées où vous donnez votre cours. Le décor est dans son ensemble démotivant, décourageant ! A preuve, cette tendance de plus en plus répandue parmi les professeurs à marquer systématiquement une pause entre les séances de deux heures pour sortir de l’atmosphère étouffante de la salle de classe. Autre constatation : ces derniers vont désormais à reculons au lycée et dans leurs salles. On les dirait forcés de le faire. Ce n’est pas par défaut de conscience professionnelle, non ! Mais les établissements où ils exercent ne créent plus les bonnes conditions de travail, ils ne favorisent pas non plus des rapports sains et fructueux entre les partenaires de l’opération éducative. J’en connais, notamment parmi les femmes, qui ont une phobie de la classe !

La situation est-elle à ce point devenue insupportable ?

Oui, je n’invente rien et d’ailleurs ces enseignantes ne s’en cachent pas elles-mêmes. Le malaise est tel que l’on peut même parler de « mal de classe » généralisé. Les enseignants subissent de plus en plus de pressions et cela se traduit de diverses manières dans leur rapport à l’école. Autrefois, la salle des professeurs nous réunissait, c’était un espace convivial propice aux discussions enrichissantes, on s’y aérait l’esprit le temps d’une récréation. A présent, c’est d’un morne affligeant. On n’a plus ce sentiment de composer une seule famille. Chacun est entièrement à ses soucis particuliers et pour les surmonter, il cherche des solutions individualistes même au prix de sa dignité.

On vous envie pourtant pour les nombreux congés dont vous bénéficiez durant l’année !

Certes, c’est un privilège dont malheureusement nous profitons mal où à peine. La récupération physique est garantie, c’est vrai, mais l’aération mentale, le changement de décor, la pleine distraction, nous nous n’en avons pas les moyens !

N’est-ce pas misérabiliste que des professeurs se plaignent de manque d’argent lorsqu’il s’agit de profiter convenablement de leurs vacances ?

Je ne vous dirai pas que les professeurs vivotent avec le salaire qu’ils perçoivent. Mais l’on doit tenir compte des charges coûteuses de la catégorie sociale à laquelle ils appartiennent. Je ne parle pas de ceux qui donnent des cours particuliers. Mais la majorité des enseignants ont des dettes à honorer et cela les obsède et parfois influe sur leur rendement.

Qu’en est-il de vos élèves et de leurs rapports à l’établissement scolaire ?

Il y a plusieurs indices qui renseignent sur leur malaise à l’école ; nous autres professeurs, nous percevons ces signes avec netteté en classe : par exemple à travers la difficulté qu’ils trouvent à se concentrer, à suivre et à comprendre les cours, ou dans le nombre toujours élevé des absences et des cas de retard. Vous savez, aujourd’hui, nos élèves considèrent comme acquis le droit au retard. Comme chez eux, ils mettent du temps pour se réveiller et sortir de leurs lits, les portes de nos lycées restent maintenant ouvertes longtemps après 8 heures et 14 heures pour permettre aux masses de retardataires de ne pas manquer les leçons. Si au moins, ils y tenaient, à ces cours ; au contraire, il y en a de plus en plus qui rivalisent de prétextes pour quitter la salle de classe et qui vont même jusqu’à provoquer leur expulsion pour se retrouver dehors. C’est justement en face du lycée, dans le café d’en face ou dans les multiples coins environnants qu’ils aiment se retrouver et s’amuser. La cour de l’établissement est plutôt désertée pendant les récréations. Il ne faut pas oublier par ailleurs les faits de violences dont ils sont les auteurs à l’intérieur de leurs établissements et qui n’épargnent ni les personnes, ni les infrastructures. Il y a lieu également de psychanalyser les graffitis qu’ils inscrivent sur les pupitres ou sur les murs et qui traduisent une violence inouïe dirigée consciemment ou inconsciemment contre l’institution éducative. La propreté de leur établissement leur importe peu et ils n’y contribuent que très occasionnellement et sous une quelconque contrainte ! Il faut dire aussi que l’avenir leur paraît plutôt sombre et qu’ils en désespèrent parfois !

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La France dernière de la classe

Dans une enquête de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), effectuée en 2003-2004 dans 41 pays auprès de 275.000 jeunes de 15 ans, une des questions posée concernait le sentiment de bien-être des élèves à l’école. La France fut alors classée 41ème sur 41 !

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Les temps ont changé

Il fut un temps où les écoles et les lycées retenaient les élèves même les jours de congé. On y organisait de grandes fêtes, des compétitions culturelles et sportives, on y invitait des troupes musicales et théâtrales, des films y étaient régulièrement projetés. A l’époque des salles de permanence, les élèves internes et externes révisaient ensemble leurs cours. Ils partageaient aussi les goûters en fin d’après-midi. Les cours des lycées connaissaient une animation étourdissante pendant les pauses. Aujourd’hui et malgré les musiques soi-disant jeunes qu’on diffuse pendant les récréations, les élèves désertent ces cours et s’en vont fumer leurs cigarettes et siroter pendant des heures leurs « directs » ou leurs « capucins » dans la cafétéria d’à côté. Ils ont à cet effet plus d’argent de poche et dépensent un argent fou à se téléphoner pour se dire des niaiseries. Dans leur établissement, il ne se passe rien qui les séduise : pas d’activités distrayantes, pas de manifestations culturelles intéressantes, pas de cinéma, pas de clubs, pas de fêtes de fins d’année. Pourquoi s’étonner alors qu’ils cherchent leur bonheur ailleurs ?

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A l’Université : un malaise « supérieur »

A la faculté non plus, le tableau n’est pas reluisant : les établissements universitaires ne sont pas tous très accueillants ; les rapports entre professeurs et étudiants ont tendance à s’entacher d’une méfiance réciproque ; avec l’administration, ce n’est presque jamais la lune de miel ; entre les enseignants les inimitiés sont légion ; on se plaint un peu partout ces derniers temps du nouveau régime appelé LMD ; l’absentéisme des étudiants dépasse les bornes et l’optimisme diminue quant à l’avenir de plusieurs diplômés et de plusieurs filières. Toutes ces données et beaucoup d’autres répandent à notre avis plus d’angoisse que de bien-être dans le cœur des différents partenaires de l’enseignement supérieur.


le Temps

Tunis Vendredi 22 janvier 2010